Après plus de quatre décennies à manipuler du bois et à rénover des demeures anciennes, je peux vous affirmer qu’il est tout à fait possible de réaliser un ragréage sur une surface déjà ragréée. Cette technique, bien que délicate, devient parfois nécessaire lorsque le premier passage ne répond pas aux attentes ou présente des défauts. En revanche, cette opération exige une préparation minutieuse et le respect de protocoles précis pour garantir un résultat durable.
Pour les pressés :
Le double ragréage permet de corriger les défauts d’une première application avec une technique spécialisée.
- Faisabilité confirmée : possible sur ragréage existant parfaitement adhérent et stable
- Défauts corrigés : bulles d’air, fissures, irrégularités de planéité et joints visibles
- Préparation cruciale : nettoyage approfondi, grattage léger et primaire d’adhérence obligatoire
- Application rigoureuse : ragréage autolissant, dosage précis et conditions climatiques contrôlées
- Délais respectés : séchage de 72h minimum avant pose du revêtement définitif
La faisabilité de cette technique dépend essentiellement de l’état du ragréage existant. Celui-ci doit être parfaitement adhérent au support, sans zones décollées ou flottantes. Je vérifie toujours que la première couche ne présente pas de dégradations majeures et que son épaisseur reste dans les normes acceptables. Un support sain, propre et stable constitue la base indispensable pour envisager sereinement cette démarche.
Pourquoi appliquer une seconde couche de ragréage
Au fil de mes interventions sur d’anciennes bâtisses, j’ai constaté que plusieurs problèmes justifient l’application d’un second ragréage. Les bulles d’air représentent le défaut le plus fréquent que je rencontre, souvent dues à un mélange insuffisamment homogène ou à une application trop rapide. Ces imperfections compromettent l’aspect final et peuvent créer des points faibles dans la structure.
Les fissures apparues après séchage constituent également un motif récurrent d’intervention. Elles résultent généralement de mouvements de structure ou de variations climatiques importantes. Dans mes projets de rénovation, j’observe aussi fréquemment des irrégularités de planéité : parties bombées, zones creuses ou joints marqués entre différentes sections.
Voici les principales causes nécessitant un second ragréage :
- Défauts de surface : bulles, fissures ou aspérités
- Problèmes de planéité : zones bombées ou creuses
- Joints visibles entre différentes parties
- Nivellement insuffisant du premier passage
- Mouvements structurels ayant affecté la régularité
Dans certains cas, comme lorsque je dois traiter des sols anciens avec du linoléum endommagé, je recommande de consulter des techniques spécialisées pour réparer efficacement ces revêtements avant d’envisager tout ragréage supplémentaire.
Préparation et application du second ragréage
La préparation du support existant représente l’étape la plus importante de cette intervention. Je commence systématiquement par un nettoyage approfondi utilisant un aspirateur industriel pour éliminer toutes les impuretés. Cette phase me rappelle l’importance de la minutie que j’applique dans mes travaux de menuiserie : chaque détail compte pour le résultat final.
Le grattage léger de la surface avec une brosse métallique ou une ponceuse équipée d’un disque abrasif permet d’améliorer l’accroche mécanique. J’élimine ensuite les aspérités avec une ponceuse à aspiration, technique que j’ai perfectionnée au contact de différents matériaux au cours de ma carrière. L’application d’un primaire d’adhérence constitue une étape non négociable pour optimiser l’accrochage de la nouvelle couche.
Pour l’application proprement dite, je privilégie les ragréages autolissants pour leurs propriétés d’étalement automatique. Leur texture liquide facilite l’obtention d’une surface uniforme avec un effort minimal. Le tableau suivant présente les caractéristiques des différents types de ragréage adaptés à cette technique :
| Type de ragréage | Épaisseur possible | Application recommandée |
|---|---|---|
| Autolissant standard | 3 à 30 mm | Petites irrégularités |
| Fibré renforcé | Jusqu’à 100 mm | Fortes contraintes mécaniques |
| Rattrapage épais | Jusqu’à 30 mm | Sols très endommagés |
Le mélange du mortier exige un dosage précis : environ six litres d’eau pour vingt-cinq kilogrammes de poudre. J’utilise un malaxeur hélicoïdal pendant trois à quatre minutes pour obtenir une consistance parfaitement homogène. Cette rigueur dans la préparation, acquise lors de mes nombreuses rénovations, garantit l’absence de bulles d’air dans le produit fini.

Conditions d’application et délais de séchage
La maîtrise des conditions environnementales et des temps de séchage détermine la réussite de l’intervention. Je veille à maintenir une température ambiante comprise entre cinq et trente-cinq degrés, conditions que je contrôle rigoureusement dans mes chantiers. Les variations climatiques extrêmes compromettent l’évaporation uniforme de l’eau contenue dans le mortier.
La protection contre les courants d’air pendant le séchage constitue un point d’attention particulier. Cette précaution évite la formation de croûtes superficielles qui masqueraient un cœur encore humide. Dans mes projets familiaux, j’ai appris l’importance de la patience : précipiter les étapes conduit invariablement à des reprises coûteuses.
Les délais à respecter s’échelonnent ainsi : deux à trois minutes de repos avant étalement, quinze à trente minutes pour l’application du produit préparé, et vingt minutes maximum pour la mise en œuvre de l’autolissage. Le délai avant piétinement varie entre deux et quatre heures selon les conditions ambiantes. Le séchage complet nécessite environ soixante-douze heures avant la pose du revêtement définitif.
Cette technique de double ragréage, bien que complexe, offre une solution efficace pour rattraper les imperfections du premier passage. Elle nécessite néanmoins une expertise technique et une patience que seule l’expérience permet d’acquérir. Franchement, entre nous, combien de fois ai-je vu des bricoleurs du dimanche se retrouver avec un sol qui ressemble plus à une piste de motocross qu’à une surface lisse !




